Tilou

13 ans de blogging

Quand j’ai commencé à bloguer en 2003, le mot « Blog » ne m’était pas du tout familier.

Impatient de publier et découragé de faire face aux règles de publication plutôt capricieuses des journaux et magasines disponibles, je me tournai vers Internet.

À l’époque, les forums avaient la côte et je réfléchissais à comment m’en servir pour partager mes réflexions. C’est grâce à un pourriel (comme quoi, rien n’est à 100% mauvais) que j’ai découvert Oldiblog (devenu entre temps Kazeo, puis maintenant Eklablog). J’ai ouvert un compte et mon premier blog «  Ayiti Chérie » vit le jour. Aidé d’un de mes jeunes frères, nous proposions des photos de quelques sites touristiques du pays ainsi que le défilé du carnaval national de Port-au-Prince.

Vestiges de Ayiti Chérie et de Les Passions de Tilou
Vestiges de Ayiti Chérie et de Les Passions de Tilou

Ensuite, j’ai mis en ligne « Jésus Marie Joseph », un blog dédié à la prière. À partir de là, plusieurs autres blogs ont vu le jour (Les passions de Tilou, Petits travaux de recherches, Sonata Corporis,…). Je suis ainsi devenu multiblogueur.

TilouJeanPaul-Blogueur

« Les billets de Tilou » fut lancé en 2007. C’est mon blog qui eut le plus de succès. C’est également celui où je publiai le plus régulièrement, avec un record de fréquence d’un billet par semaine (chaque vendredi) de novembre 2007 à janvier 2010.

LesBilletsDeTilou

Aujourd’hui, je suis moins régulier dans la publication de sujets de réflexions. Beaucoup moins. Pas que je n’aie plus rien à dire ou partager, mais je me pose des questions sur la consommation des blogs.

Est-ce vraiment utile ou efficace ? Même lorsqu’un sujet attire l’attention et suscite des réactions, cela entraîne-t-il vraiment une réflexion ? Cela aide-t-il vraiment à un changement de notre société ?

Pour l’instant les billets de blogs semblent plutôt se dévorer comme des « fast food ». On en parle un jour, deux… maximum une semaine, puis on passe à autre chose comme si cela n’avait jamais existé. Alors j’en suis là. Hésitant. Remettant en question l’utilité de mes blogs.

La question qui revient souvent sur les lèvres de ceux qui entendent parler de blogging est la rentabilité financière. Peut-on gagner de l’argent avec son blog ?

La réponse est évidemment oui. D’abord avec les publicités, notamment les services tels que Google AdSense ou Facebook. Mais aussi grâce à des contrats avec des entreprises ou des grandes marques. Certains artistes publient leurs œuvres musicales ou théâtrales uniquement sur Youtube, ne vivent que de cela et gagnent très bien leur vie.

Mais ne rêvez pas. Comme partout ailleurs, ce n’est pas donné. Comme pour tout autre domaine, il faudra travailler dur et y consacrer beaucoup de temps. Mes blogs ne m’ont pas rapporté de l’argent jusque-là (au début, ce n’était pas l’idée), mais ils m’ont fait connaitre. Et grâce à cette visibilité, j’ai eu pas mal de propositions dans des journaux et stations de radios.

Le blogging s’est maintenant généralisé. On parle de 200 millions de blogs (impressionnant!). Selon une infographie de French Web, il semblerait même que 3 millions de blogs voient le jour chaque mois, en y ajoutant tous les comptes de réseaux sociaux.

L’internet se socialise, dit-on 🙂 Il était temps. Et son importance est maintenant si reconnue que nous célébrons aujourd’hui la journée mondiale du Blog. Je vous avoue que c’est avec un grand sourire que je revois mes 13 ans de blogging.

Vive la liberté d’expression, vive le blog!

Tilou


Football : Défense contre Attaque

Après les beaux gestes techniques, la tactique est ce qui m’attire le plus dans le football. Le positionnement des joueurs, leurs déplacements, le repositionnement en fonction du jeu de l’adversaire…Je trouve tout simplement fascinant ce côté qui rapproche le match de foot de la partie d’échecs.

Vous comprendrez donc que même étant fan des Okocha, Zidane et surtout de Ronaldinho, je ne saurai cracher sur l’œuvre de tacticiens tels que Simeone ou Capello.

Évidemment, les équipes conquérantes et offensives restent mes préférées. Comment ne pas prendre plaisir à voir jouer l’Argentine de Bielsa, ou ne pas s’émerveiller devant la Seleçaõ de Tele Santana ?

Pour autant, je ne rejoins nullement ceux qui croient qu’il faut deux équipes tournées vers l’avant pour un match sensationnel.

Non ! bien au contraire, je penche plutôt pour l’inverse. Je crois que la perfection dans un match ne peut être atteinte qu’avec une opposition de philosophies.

Lorsque les mêmes styles se font face (Offensive versus Offensive ou Défensive versus Défensive), l’affrontement n’est pas direct. Si dans le 2e cas, l’intensité est souvent absente, une opposition entre deux équipes offensives peut être spectaculaire et palpitante, mais ne permettra jamais (tout aussi bien que pour les 2 défensives) de tirer le maximum de la force des deux équipes.

Dans aucun des de deux cas, les forces ne sont sollicitées à leur maximum. Une défense est peu sollicitée quand l’adversaire opte pour la défensive. Une attaque ne joue pas toutes ses forces quand les brèches dans la défense adverse résultent de l’option d’attaque de son entraineur.

Le véritable affrontement entre deux forces réside donc dans l’opposition de style. Une équipe qui sait attaquer contre une équipe qui sait défendre. Ma référence reste le match entre le Brésil et l’Italie dans le tournoi de France 1997. Une attaque de feu, contre une défense d’acier. Du grand art !

Je concède que certaines équipes allient merveilleusement les deux. Le Barca de Guardiola, par exemple, affichait des statistiques impressionnantes. Tournée entièrement vers l’attaque, cette équipe estimée une des meilleures de tous les temps, encaissait très peu de buts.

Mais là encore, si elle n’encaissait que rarement, c’était parce que l’adversaire ne disposait pas souvent du ballon. Ce Barca s’évertuait à récupérer le ballon très tôt et surtout, avant même que l’adversaire ne puisse commencer à construire son attaque. Et les rares fois qu’une équipe ait réussi à sortir le ballon et à élaborer, de sérieuses lacunes ont été visibles dans la défense des Blaugranas. Et comme pour me donner raison, les rencontres les plus abouties de ce grand Barca ont été les affrontements contre les meilleures défenses et surtout contre les équipes excellant en contre, notamment le Real de Mourinho.

Le football a cela de charmant que tellement de paramètres sont à prendre en compte qu’aucune stratégie ne garantit la victoire. Chaque option, chaque choix est à évaluer sur le terrain, dans le match lui-même. Et pour ma part, le meilleur adversaire d’une philosophie reste son opposé.

Tilou


Ayiti chérie, Ayiti A.I.

(Ayiti ad interim)

Depuis la déchéance du dernier président à vie, notre pays semble enlisé dans le Provisoire. La stabilité, ce fruit devenu exotique depuis 1986, ne trouve plus de terre fertile à sa culture. Les échéances électorales n’étant pas respectées, les quelques scrutins ayant pondu au forceps des élus, ont aussi accouché de malaises perturbant les mandats, dans le meilleur des cas ; et dans les pire, les écourtant. Chez nous, seule la crise semble permanente.

Avec l’arrivée à terme du mandat de notre dernier président élu, et l’impossibilité jusque-là de lui trouver un successeur légitime, c’est tout le pays qui a basculé dans l’«Intérim».

Déjà l’institution électorale dont le sigle (C.E.P.) aurait dû signifier « Conseil Électoral Permanent » depuis 1987 n’est encore que provisoire. (Bon d’accord, ça ne compte plus: on s’y est fait. Depuis le temps, on a fini par ne plus croire dans la possibilité de membres permanents au sein de cette entreprise….euh institution (Pardon !)

Par contre, la promotion du président du parlement au poste de Président de la République a entraîné bien plus d’instabilité.

En plus d’être lui-même un président ad intérim, le parlement aussi se voit dirigé par un chef provisoire, puisque le poste n’étant pas encore comblé. Et comme pour souligner que nous nageons bien dans le règne de l’intérim, le gouvernement (forcément provisoire, puisqu’au service d’une présidence de transition) se présente avec une liste de ministères dont 5 sont tenus par des ministres A.I.

Ajouter à cela, ces postes doublement AI seraient réservés à d’autres parlementaires qui, déjà doivent avoir le regard tourné vers leur nouveau poste plutôt que de s’occuper de leur travail de législateur. (Je concède aussi que ça ne changera pas grand-chose au rendement du parlement 😉 )

C’est que ce parlement aussi ne sait pas si elle achèvera son mandat. Suite aux contestations des joutes ayant donné naissance à cette législature, certaines voix questionnent encore la légitimité de certains parlementaires quand d’autres réclament carrément la vérification des résultats et l’expulsion des dasomann.

Et comme pour enfoncer le clou, une rumeur (absurde, évidemment) circule sur les réseaux sociaux, annonçant qu’une proposition aurait été faite au voisin dominicain de nous annexer comme une province de sa république.

Au final, nous nous retrouvons avec un président de la République AI, un président du Sénat AI, un premier ministre et son gouvernement provisoires, ainsi qu’une législature sur la sellette (yon pye anndan, yon pye deyò) pour tenter de sortir du trou permanent ce pays qui, pour certains, n’en est encore un que provisoirement.

Tilou