26 mars 2013

Hot sale

Souvent, on entend les gens se plaindre de la déchéance de la société Ayitienne. La morale, les coutumes, le « coumbite ». Tout cela semble s’être évanoui.

Il y a pourtant de nouvelles habitudes qui voient le jour. Par exemple, notre nouveau regard sur l’argent.

Depuis quelques temps, j’ai remarqué que certains avaient, tout le temps, quelque chose à vendre: un téléphone portable, un ordinateur, une paire de lunettes, des souliers, une voiture etc.

Je ne parle pas de commerçants professionnels qui investissent en constituant un stock puis qui cherchent à en tirer légitimement un bénéfice. Non.

Je parle plutôt de ces amis, contacts et connaissances qui, comme passe-temps, ont toujours un « deal cho» à nous offrir. «Brasseurs» qu’on les appelle. On n’est jamais sûr de la provenance de la marchandise. C’est toujours soit un envoi d’un cousin de l’étranger, soit un ancien article dont ils ne veulent plus. Il est plausible aussi de penser que c’est peut-être un produit volé qu’ils essaient de nous refourguer 😉

Mais il y a aussi le commerçant qui n’a pas de marchandise. Celui-là, on l’appelle «raketteur». Il est à l’affût de toute transaction possible pour s’interposer et en tirer quelque chose.

Il est marchand de tout ce qui se vend, au moment où il connait quelqu’un qui en a à vendre, fournisseur de tout service au moment où il lui est possible de l’offrir. S’il est régulièrement employé d’une compagnie de téléphone, il offrira à tous ses proches de leur apporter les services et transactions à domiciles. Charitable, vous dites? Mais son intérêt est d’augmenter le tarif régulier de quelques gourdes qui finiront dans sa poche. Si l’un de ses amis a un soulier à vendre et qu’un autre en a besoin, il ne les mettra jamais en contact. Non! Il proposera au second de lui en vendre à un coût plus élevé que celui demandé par le vendeur.

Même que maintenant, tout cela a influencé tout le monde. Nous avons tous, ou presque, toujours quelque chose à vendre: un vieux livre, une robe que l’on ne porte plus, etc. Nous sommes devenus un peuple au réflexe commercial.

Même nos enfants, maintenant, veulent être rémunérés pour participer aux travaux de la maison. Il paraît que c’est très bien d’apprendre à nos innocents qu’ils doivent travailler pour gagner leur argent. (seeee sa!)

Bon, c’est vrai qu’avec tout cela, la charité chrétienne en prend un coup et le bon samaritain n’a plus qu’à aller se faire voir, mais, c’est comme ça : tout 100 gourdes en plus est bon à prendre!

Tilou

Partagez

Commentaires

Osman Jérôme
Répondre

Et merci de nous vendre ce billet, lol.