Solidarité féminine
« Lapenn yon fanm se pou tout fanm» ?! Hmm !…Adjeeee !
Bon, peut-être que dans des situations bien particulières, certaines femmes témoignent de la compassion envers d’autres, que certaines féministes sont vraiment sincères et veulent vraiment aider leurs sœurs. Peut-être.
Les actions de certaines femmes, pourtant, font d’autres femmes leurs principales victimes.
Il fut un temps où l’on nous répétait que la femme doit s’émanciper. Et pour ça, fini ces histoires de femmes au foyer devant s’occuper de la maison alors que le mari va faire carrière à l’extérieur. Alors, les femmes sont sorties faire carrière, elles aussi. Et pour les remplacer à la maison : une autre femme, la bonne.
Et puis, la plupart du temps, la femme, se considérant comme le centre du monde, voit dans toute autre femme une concurrente, quand ce n’est pas carrément une rivale.
Je m’amuse beaucoup lors des soirées, réceptions et autres rencontres mondaines durant lesquelles la majorité des invitées se croient à un concours de…tout. Chaque nouvelle arrivée est inspectée, par ses concurrentes, de la tête aux pieds. Même lorsqu’elles seraient en pleine conversation, elles ne perdent jamais le plaisir (ou le devoir, je ne sais plus) d’examiner aussi discrètement que possible, les superbes chaussures, la robe bien taillée ou la coiffure artistiquement moulée de celle qui passe à côté. Et, ce qui est intriguant, elles trouvent toujours un défaut à ces tenues que l’on croirait pourtant parfaites.
« Jip la bèl, men li pa fè sware », « Manmzèl genlè pa ka mache ak talon sa yo », « Kòsaj la bèl, men mwen pa renmen kole a » et la meilleure de toute : « ròb li a bèl anpil wi, men sa li te mete lòt jou a te fè l’pi byen ! ».
Ça c’est ce qui me fait sourire. Ce qui est bien moins amusant, c’est le mal qu’elles peuvent se faire l’une l’autre dans d’autres situations.
Dans une administration, par exemple, placer deux femmes dans un même bureau peut nuire à l’ambiance de travail. Alors que deux hommes s’entendraient naturellement (jiskaske gen yon kòb ki mal separe), les deux femmes se mettront en compétition dès le premier moment. Et ne tardera pas le jour où la chamaille se fera publique. L’une d’entre elles se hissera peut-être sur un bureau pour bien faire comprendre qui commande. Puis, ça se calmera. Elles se reparleront, riront ensemble. Mais la compétition ne finira jamais.
Encore plus édifiant, ces histoires de matlòt. Je n’ai jamais compris la phrase « Fanm nan bezwen pran nèg mwen nan menm ». Comment ? Le Nèg en question est un innocent que l’on balade ici et là contre son gré ? Et, le plus souvent, n’est-ce pas lui-même qui prend l’initiative de batifoler ailleurs ? Pourtant la femme lui trouvera toujours des circonstances atténuantes pour condamner l’autre qui veut lui piquer son homme.
Attention ! Les femmes savent aussi s’unir autour d’une cause commune. Et vous trouverez même souvent deux femmes chuchotant en tête à tête, sans qu’elle ne veuille vous révéler le contenu de leurs cachoteries. Là, croyez-moi, c’est du sérieux.
Mais n’allez pas vous casser la tête. La cause commune est la médisance envers une autre femme. Ce n’est pas toujours le cas. Mais ça ne l’est pas très rarement. Comme quoi, « depi de fi mete tèt yo ansanm, gen yon twazyèm ki nan zen » !
Tilou
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